dimanche 24 février 2008

CONCLUSION

Mais, en plus de ces conséquences sur les différents protagonistes, la question des subventions agricoles présente de sérieuses menaces sur la crédibilité de l’OMC dans les PMA et même dans beaucoup de pays développés qui sont aussi victime des subventions agricoles. Un cas d’école est fourni par les importations de blé de l’Afrique noire, qui ont augmenté de 35 % entre 1996 et 2000, alors que leur valeur à l’importation baissait de 13 %. Elles ont même crû de 84 % au Burkina Faso pour une facture n’augmentant que de 16 %. Ce dumping vivrier a poussé l’Afrique de l’Ouest francophone à accroître fortement sa production de coton, pour laquelle elle dispose d’un net avantage comparatif, les coûts de production y étant les plus faibles du monde (lire André Linard, « Le coton africain sinistré », Le Monde diplomatique, septembre 2003). Mais l’effondrement du prix du coton, provenant moins de l’importance des aides (pas nouvelles) aux producteurs américains et européens (mais aussi chinois) qu’à la suppression de la maîtrise de l’offre aux Etats-Unis depuis 1996, a entraîné une perte annuelle de 200 millions de dollars de 1997 à 2001 pour l’Afrique de l’Ouest (2).